Prémonition, il y a quelques années

Le soleil de fin de journée est déjà bas et ses rayons lèchent mes jambes et mon cul mouillés de surfeuse. Allongée sur le ventre je rame vers cette zone mystérieuse juste avant le break où la vague est sensée enfler en prenant l’exacte forme qui permettra un bon take off. Dans l’intimité de mon esprit lubrique j’appelle cet endroit le point G de l’onde. Mais tout bouge, le courant de la marée descendante, l’écume soulevée par la brise du soir qui souffle de la terre me désorientent et je peine à trouver mon point G. Dans mon rêve je suis en même temps la surfeuse et le champ de vagues. Je fouille chaque repli de la surface comme s’il s’agissait de ma chair tiède et glissante. La houle est telle que la plage n’est en vue que de brefs instants lorsque je suis tout en haut, sur la crête. Puis l’eau se dérobe sous moi, bref moment d’apesanteur avant de glisser plus profond dans mon sexe humide. La planche est lisse et brillante comme mes ongles manucurés. Je ne cherche plus le point G et son take-off, je veux juste rester là, errer en me caressant dans la langueur du soir, sentir le sel sur mes lèvres, écarter et resserrer les cuisses comme se rapprochent ou s’éloignent les vagues successive au hasard des désirs intimes et fantaisistes de mon océan. Puis la nuit tombe, la mer se calme et devient plate et immobile sous la lune. Les lumières de la ville sont loin, très loin et mes poignets sont liés par une paire de menotte à fourrure rose tout à fait incongrues. Ainsi entravée je ne peux ramer pour rejoindre le bord et l’embarcation s’éloigne avec moi vers le large. Sous moi je sens la planche changer de texture. La résine se plisse et devient douce et ferme à la fois comme de beaux abdos musclés de bodybuilder. À califourchon sur ce qui ressemble de plus en plus à un ventre je sens mes seins et mon désir enfler. Mon haut de bikini jaune citron laisse déborder mes gros seins improbables d’héroïne Manga. Je m’attends à voir apparaître un visage à la proue de mon surf mais c’est mon iPhone que je trouve incrusté à la place. Sauvée ! Je vais pouvoir appeler les secours en mer. Je me penche pour composer le numéro… aucun service… zéro barre… enfin sauf une… que je sens pousser juste contre mon con à travers le maillot. La planche est un bas relief vivant d’homme avec tout ce qu’il faut là où il faut. Un homme sans visage mais loin d’être muet. Des textos s’affichent en blanc sur fond vert : ton mari te trompe. Suit une sextape où mon cher et tendre époux est derrière une blonde à quatre pattes aussi nue que lui. La sodomie est brutale mais loin de se débattre elle hurle qu’elle en veut encore. Elle crie avec cette voix aiguë d’américaine de série B au bord de l’hystérie. Je me sens doublement trompée car je suis, moi, pucelle du cul. À ce moment je me sens triste et humiliée. Plus la pute blonde jouit plus je pleure. Elle se fait défoncer le cul par mon mari et je suis en pleine mer, impuissante et perdue. J’en oublie mes seins d’héroïne et le chibre qui durcit sous mon ventre. Des tentacules arrivent de sous la planche et se ventousent sur mes fesses pour les écarter. Sur l’écran  de l’iPhone mon mari vient d’éjaculer sur les reins de sa blondasse. Il étale son foutre avec satisfaction rentrant bien profond deux doigts dans le cul encore ouvert de sa pute qui couine de plaisir. Elle se tourne vers lui, pour lui demander : « alors, j’avais pas raison ? Je suis pas mille fois meilleure que ta femme ? »

Il répond faussement surpris : « qui ça ? » et la retourne pour lui rouler un énorme patin tout en mettant deux doigts dans sa chatte trempée. Il rebande déjà. Puis l’iPhone se transforme en masque vénitien. Derrière le masque des yeux verts et une bouche d’homme sensuelle : Venge toi me dit le surf de chair. Vis, baise et jouis tant que tu veux. Les menottes se défont et partent au fond de l’eau en un miroitement chromé. J’ai les mains libres, je pourrais ramer jusqu’à la rive mais mon réflexe est d’écarter mon string et de prendre la queue sous moi pour la guider dans mon sexe brûlant. Mais juste à ce moment la vague casse, le surf se retourne je tombe me réveille au pied du lit. Je suis seule. Je me souviens que Mon mari m’a averti qu’il rentrerait certainement très tard, qu’il dormirait même peut être exceptionnellement au cabinet ce soir car il prépare une plaidoirie compliquée. Je suis une rationnelle, je ne crois pas aux rêves prémonitoires. Pourtant, ce jeudi à trois heures du matin, incapable de me rendormir, je tente tous les mots de passe qui me viennent à l’esprit pour essayer d’ouvrir la boîte gmail de mon mari.

 

Publié par

Lucie

Comment me décrire ? Disons que je suis une MILF 2.0 ! Une femme mariée trop tôt devenue accro aux rencontres adultères sur internet. Mes déplacements professionnels me permettent de céder à mes pulsions sans trop de risque d'être découverte. J'aime écrire et raconter mes aventures. J'aime aussi recevoir des commentaires sur ce blog ! Cela fait peut être de moi une grosse salope, une grosse pute ou une grosse cochonne, c'est au choix. Sauf que je ne suis pas grosse...Et que je choisi ma sexualité librement. Pour me séduire il suffit parfois d’être un peu original. Je suis une grande curieuse. Je traîne parfois (une ou deux fois par mois grand max) sur cinqasept. Je change à chaque fois de pseudo mais si vous me laissez le votre, qui sait je vous ferez peut être signe💋

9 réflexions au sujet de « Prémonition, il y a quelques années »

  1. Bonjour Lucie,
    pure curiosité de ma part : est-ce suite à ce rêve que tu as cherché à savoir si ton mari te trompait ? (et fini par le découvrir…) Ou bien cette découverte fut-elle fortuite ?

      1. Non seulement la réponse est laconique, mais en outre je ne suis même pas certain de sa signification (« C’est ceci ? Ou bien cela ? » « Oui »). J’imagine que je fus un peu trop curieux.

        Le texte était sympa à lire mais sans doute pas si facile à écrire, désolé d’avoir rappelé de mauvais souvenirs.

        Bon nouveau confinement… Essaie de ne pas prendre feu dans les prochaines semaines.

  2. Avant de lire les commentaires, ainsi durant la lecture de ton texte, je me disais que c’était dommage du fait de ne pas se livrer entièrement à une passion, ou une envie débordante artistique. Tu as une écriture naturelle, simple mais prenante. Je te l’ai déjà dit, tu sembles très terre à terre, mais selon moi, tu es plus complexe que ça et peux lâcher prise face à ta rationnalité, ton quotidien pour embrasser quelque chose de plus onirique, plus fantaisiste. Jette-toi sans même y penser une seconde !

    1. Merci de tout cœur. C’est moi qui l’ai fait ! Toute seule !
      Je tenais à relater ce rêve depuis longtemps. C’est plus soft que ce que je publie sur mon blog d’habitude mais aussi paradoxalement plus intime. Ce sont les premières pages du Roman que je ne parviendrai peut être jamais à écrire.

      1. Lucie,
        Il ne faut jamais dire jamais, et si l’envie d’écrire ce roman est réelle et sincère, alors il faut aller jusqu’au bout.
        Enfin, si la suite du roman est de la même veine que ce début, alors je serais heureux de le lire (et je pense que je ne serais pas le seul).
        nb : les conseilleurs ne sont pas les payeurs, je ne suis pas critique littéraire mais un simple lecteur.
        Bizzz

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