Piégée

J’ai senti mon téléphone glisser de mes doigts et disparaître sous ce fichu meuble bas. Juste avant la réunion importante, évidemment. Et bien sûr, il a fallu qu’il se loge dans le pire endroit possible : un espace minuscule contre le mur, hors de portée immédiate.

Je me suis accroupie, un peu raide dans ma jupe tailleur trop ajustée, plissant les yeux pour tenter d’apercevoir l’écran illuminé dans la pénombre. Rien.

Je me suis penchée davantage, avançant une main sous le meuble. Mes doigts ont effleuré la coque du téléphone. Encore un effort…

J’ai basculé sur la pointe des pieds, étirant mon bras au maximum, collant presque ma poitrine contre le bois froid pour gagner ces précieux centimètres. La jupe me serrait les hanches, m’empêchant d’écarter les jambes comme je l’aurais voulu. Je me suis mordu la lèvre, concentrée.

J’ai senti mon téléphone du bout des doigts. Presque… Presque… Voilà !

Un soupir de soulagement m’a échappé quand je l’ai enfin saisi. Mais en voulant me redresser, une résistance m’a stoppée.

J’ai tiré une première fois. Rien.

Une deuxième, un peu plus fort. Toujours rien.

Merde.

Ma main était coincée.

Un frisson a remonté mon dos. J’ai tenté de pivoter mon poignet, de le tordre doucement pour le dégager, mais le passage était trop étroit.

J’ai marqué une pause, le cœur battant plus vite que nécessaire.

Et c’est là que j’ai entendu la porte s’ouvrir.

Toi.

J’ai senti ta présence avant même de te voir.

Un silence. Puis ta voix, hésitante :

— Euh… tout va bien ?

J’ai fermé les yeux une demi-seconde, consciente de ce que tu étais en train de voir : moi, courbée en avant, perchée sur mes talons, une main coincée sous un meuble, mon fessier parfaitement offert à ton regard.

Une chaleur a envahi mon visage… et pas seulement.

— Oui, oui, ai-je lâché trop vite, trop nerveusement. Tout va bien !

Silence.

Tu ne bouges pas.

Je ne te vois pas, mais je te devine. Planté là, incapable de détourner les yeux. Comment le pourrais-tu ? Mes jambes fuselées soulignées par mes collants, la cambrure forcée de mon dos, la tension du tissu sur mes hanches.

Un frisson m’a parcourue.

— Tu es sûre ?

Ta voix s’est rapprochée.

J’ai dégluti.

— J’ai fait tomber mon téléphone… et… ma main est coincée.

Un souffle amusé t’a échappé.

J’ai voulu mourir.

Tu t’es avancé. J’ai perçu ton parfum avant même que tu ne t’accroupisses à côté de moi. Une odeur boisée, chaude, masculine.

— Coincée ?

Je n’ai rien répondu. À quoi bon ?

Tu as observé la situation. Je le sais, je l’ai senti. Tu as regardé mon bras bloqué, bien sûr… Mais aussi mes cuisses serrées, mes talons creusant la cambrure de mes reins. Mon corps tendu dans cette posture involontairement provocante.

Une tension insidieuse s’est glissée sous ma peau.

— Bouge doucement, m’as-tu conseillé.

J’ai obéi, essayant de pivoter mon poignet, mais chaque mouvement me forçait à onduler des hanches. Mon ventre s’est contracté.

— Laisse-moi essayer.

J’ai hoché la tête, incapable de parler.

Ta main s’est refermée autour de mon poignet. Ta paume chaude sur ma peau fraîche.

J’ai frissonné.

— À trois, d’accord ?

J’ai hoché la tête, encore.

Ton autre main s’est posée sur ma hanche, pour me stabiliser, sûrement.

Ou peut-être pas.

— Un…

Ton souffle était juste derrière moi.

— Deux…

J’ai retenu le mien.

— Trois.

Tu as tiré d’un coup sec.

Mais ma main est restée coincée.

J’ai sursauté. Un étrange malaise a glissé le long de mon échine.

— Oh… On dirait que ça ne marche pas, as-tu soufflé d’une voix trop calme.

J’ai dégluti.

J’étais prisonnière.

Et tu le savais.

J’ai senti ta main toujours posée sur ma hanche. Légèrement appuyée. Juste assez pour que je sente la pression.

Tu as bougé un peu, comme si tu réfléchissais à une autre solution, mais ton souffle était plus proche.

Un doute s’est insinué en moi.

Faisais-tu exprès ?

Une partie de moi voulait te dire d’arrêter, de tirer plus fort, de me libérer immédiatement. Mais l’autre…

L’autre ressentait autre chose.

Quelque chose d’inavouable.

— Peut-être que si tu te penches un peu plus en avant…

J’ai cligné des yeux.

— Ça pourrait libérer un peu d’espace, tu vois ? Essaye de tendre tes jambes, de te mettre plus sur la pointe des pieds.

J’ai hésité.

Puis j’ai obéi.

Je me suis hissée plus haut, les mollets tendus, l’équilibre précaire sur mes talons. Ma jupe est remontée d’un cran. Le tissu a épousé mes formes avec une indécence qui m’a échappé sur le moment.

— Oui… comme ça…

Ta voix avait changé.

J’ai inspiré profondément, sentant mon corps se tendre sous l’effort. Mais mon poignet restait bloqué.

— Encore un peu… peut-être si tu lèves une jambe…

J’ai tourné la tête vers toi, interdite.

— Pour modifier l’angle… a-tu précisé d’un ton faussement innocent.

J’aurais dû protester.

Mais j’ai levé lentement ma jambe, posant la pointe de mon pied contre le meuble pour me stabiliser.

Ma position était devenue absurde.

Indécente.

J’ai senti la tension dans le tissu avant même d’entendre le bruit.

Un craquement sec, bref, sans appel.

J’ai figé mon mouvement, le souffle suspendu, espérant, priant presque, que ce n’était qu’une illusion, un simple froissement. Mais non. Un courant d’air glacé a glissé contre ma peau, exactement là où il n’aurait pas dû.

Ma jupe venait de céder.

J’ai ouvert la bouche, choquée, luttant contre l’impulsion de plaquer ma main libre sur l’arrière de mes cuisses. Mais c’était impossible. J’étais toujours coincée, exposée, vulnérable.

Et toi, derrière moi, parfaitement silencieux.

Je n’osais pas me retourner, mais je te sentais. Ton regard, brûlant, ancré sur moi.

Un mélange d’angoisse et d’autre chose—une chaleur plus sourde, plus honteuse—m’a envahie.

J’ai voulu parler, lancer une plaisanterie nerveuse, désamorcer l’instant. Mais aucun son n’est sorti.

Juste cette évidence : j’étais à ta merci.

Dis moi en commentaire, cher lecteur ce que tu ferais ensuite…

Super marché

Les néons du supermarché ont quelque chose de cru, d’impitoyable. Ils dévoilent tout, la fatigue sur les visages, les vêtements trop vite enfilés, les gestes mécaniques d’hommes et de femmes absorbés par leur liste de courses. J’aime me glisser dans cet univers terne, m’y imposer comme une anomalie, un éclat de trouble dans leur routine bien rangée.

Ce soir, je veux sentir le regard d’un inconnu peser sur ma peau, deviner ce moment exact où l’envie naît dans ses yeux. Je déambule lentement, laissant mon corps parler pour moi. Une jupe légère, un chemisier qui s’ouvre juste assez pour suggérer, pas pour offrir. Je ne suis pas pressée. Le jeu commence bien avant les mains qui se cherchent.

Je l’aperçois enfin, penché sur un étal de fromages. Il a ce quelque chose d’un homme absorbé par sa propre solitude. Il ne fait pas que choisir un camembert, il réfléchit. Il est ailleurs. Je veux l’en arracher.

Son jean épouse bien ses hanches. Ses épaules sont larges sous son pull sombre. Il a cette nonchalance maîtrisée, celle des hommes qui ne se forcent pas à séduire, mais qui en ont le pouvoir. Son cou, légèrement tendu alors qu’il lit une étiquette, m’attire irrésistiblement. J’imagine déjà la chaleur de sa peau sous mes lèvres, la façon dont il basculerait légèrement la tête en arrière si je l’embrassais là, juste sous la mâchoire.

Je m’approche. Il ne me voit pas encore. Je veux ce moment où il lèvera les yeux et me découvrira, ce court instant de flottement où il ne saura pas s’il rêve ou s’il est vraiment en train d’être abordé par une femme qui ne veut pas seulement discuter.

Je fais semblant d’hésiter, frôle son bras en me penchant pour attraper un fromage. Un contact infime, une chaleur qui glisse de lui à moi. Il se redresse, un peu surpris. Son regard s’accroche au mien, et je le sens immédiatement : il m’a remarquée.

— Vous avez l’air d’un homme qui s’y connaît, dis-je d’une voix basse, presque complice. Vous me conseilleriez quoi avec ça ?

Il baisse les yeux vers le fromage que je tiens, puis vers moi. Je le vois hésiter entre mon visage et l’ouverture discrète de mon chemisier. Il ne sait pas encore où regarder, mais il sait déjà qu’il a envie de regarder.

— Ça dépend… Vous aimez plutôt les rouges tanniques ou quelque chose de plus doux ?

J’effleure mon cou du bout des doigts, jouant inconsciemment avec la chaînette fine que je porte.

— J’aime quand ça a du corps… mais pas quand ça écrase tout le reste.

Ma voix est plus basse que nécessaire, un murmure qui semble glisser contre lui. Il inspire légèrement, comme pour reprendre contenance.

— Un Saint-Émilion, alors, dit-il en se raclant la gorge. Élégant, mais avec de la profondeur.

Élégant, mais avec de la profondeur. Je me demande s’il parle vraiment du vin ou s’il devine déjà ce qui est en train de se jouer.

— Ça me plaît, soufflé-je en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Je laisse un silence, un souffle suspendu. Le moment où tout peut encore basculer d’un côté ou de l’autre. Il pourrait sourire poliment et s’éloigner, ou il pourrait comprendre.

Il comprend.

— Vous aimez cuisiner ? je demande.

— Quand j’ai le temps.

— Et ce soir, vous en avez ?

Je le vois chercher une échappatoire, une excuse. Une femme, peut-être. Un programme prévu. Mais je suis là, bien réelle, et son corps a déjà trahi l’envie qui s’immisce en lui.

Je pose ma main sur le bord du chariot, juste assez près pour qu’il sente ma présence, juste assez loin pour ne pas être intrusive.

— Parce que j’ai une bouteille et du fromage… Il ne manque plus qu’un bon accord.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Il observe encore mon visage, comme s’il cherchait un piège. Mais il n’y en a pas. Seulement une évidence.

— Vous êtes toujours aussi directe ? demande-t-il.

— Seulement quand je sais ce que je veux.

Le silence s’étire encore une seconde, puis il cède. Je le vois dans la façon dont il redresse légèrement les épaules, dont son regard s’accroche un peu plus au mien.

— Dans ce cas… on pourrait essayer de bien assortir ce camembert.

Je souris, lentement. Ce soir, je ne dormirai pas seule.

Nous avançons ensemble vers les caisses, nos chariots côte à côte. Il n’a rien dit de plus depuis que j’ai suggéré de partager cette bouteille et ce fromage, mais je sens sa présence différemment maintenant. Comme si quelque chose de plus dense s’était installé entre nous.

Dans la file d’attente, je feins de m’intéresser à mon téléphone, mais je l’observe du coin de l’œil. Il est un peu tendu. Il sait que quelque chose est en train de se jouer, mais il ne sait pas encore jusqu’où cela va aller.

Devant nous, un couple dîne déjà avec leurs yeux sur leurs téléphones. Ils ne se regardent même plus. Un frisson me parcourt. Non, je ne veux pas de ça.

Un pas. Je me rapproche imperceptiblement. Ma hanche frôle la sienne. Un contact léger, qui pourrait être accidentel. Il ne bouge pas.

J’effleure la lanière de mon sac, distraitement, et mon coude vient se poser un instant contre son bras. Une pression à peine perceptible, mais il la sent. Je le vois dans la façon dont il se redresse légèrement, comme s’il essayait d’ignorer ce que son corps comprend déjà.

J’attrape une bouteille d’eau fraîche dans le bac à côté de nous et la presse doucement contre mon cou.

— Il fait une chaleur insupportable, murmuré-je, plus pour moi-même que pour lui.

Il tourne la tête vers moi, et son regard descend le long de mon cou, où quelques gouttes perlent sur ma peau. J’ai chaud, oui, mais pas seulement à cause de la canicule.

Nous avançons. Il pose ses articles sur le tapis. Moi aussi. Nos mains se croisent alors que je dépose ma bouteille de vin. Un frisson me traverse lorsque son avant-bras effleure le mien. Il ne recule pas.

Je règle mes courses, il règle les siennes. Nous récupérons nos sacs. Il hésite une seconde. Moi, non.

— Mon coffre est minuscule, soupiré-je. Il ne va jamais tout contenir.

Il arque un sourcil.

— La banquette arrière, peut-être ?

Je secoue la tête en riant doucement.

— Je crois qu’il va falloir qu’on prenne ta voiture.

C’est moi qui décide. Depuis le début. Il le sait.

Il hésite, un instant à peine, puis hoche la tête.

— D’accord.

Nous sortons ensemble, l’air brûlant nous écrase aussitôt. L’asphalte du parking ondule sous la chaleur. La climatisation du supermarché nous a menti : dehors, c’est un four.

— Quelle horreur… soufflé-je en éventant mon cou d’une main.

Je sens la moiteur sous ma nuque, le tissu de ma jupe qui colle un peu à mes cuisses. Je la tire discrètement d’un geste du poignet. Je suis moite, fébrile, et je le sens marcher à côté de moi, son pas à peine ralenti.

Il ouvre le coffre de sa voiture. L’air brûlant en sort comme une vague.

— Ça va être infernal là-dedans, murmuré-je.

J’effleure mon ventre, juste sous ma poitrine, comme pour y chasser la chaleur. Mon chemisier est devenu une seconde peau, et sous ma jupe, la sensation est presque insupportable.

Il referme le coffre et s’arrête un instant.

— La clim devrait rafraîchir vite.

Je penche la tête sur le côté, joueuse.

— Espérons que ce soit assez rapide…

J’ouvre la portière et me glisse à l’intérieur. L’habitacle est une fournaise. Mon souffle est plus court. Mes cuisses effleurent le cuir brûlant. Je m’y enfonce, lentement. L’idée de cette chaleur contre ma peau me trouble plus que je ne l’aurais cru.

Il s’installe à son tour. Nos respirations sont plus lourdes. Il met le contact, la clim démarre, mais ce n’est pas immédiat. Nous devons attendre.

Je croise les jambes lentement, ma jupe remontant juste un peu trop. Nos regards se croisent, et cette fois, il n’y a plus de doute possible.

La chaleur n’est plus seulement dehors.

L’habitacle est un piège. Une bulle de chaleur où l’air est trop dense, chargé de moiteur et d’attente. Le souffle de la clim peine encore à chasser la brûlure du cuir sous mes cuisses. Je ne sais même plus si je veux qu’elle le fasse.

Je croise et décroise les jambes lentement, sentant le tissu léger de ma jupe caresser ma peau, s’accrocher un peu, glisser à nouveau. Chaque mouvement est une provocation silencieuse. Je le sens tendu à côté de moi, ses mains serrées sur le volant, son regard braqué droit devant. Comme s’il luttait contre quelque chose.

Mais je veux qu’il cède.

Je fais mine de soupirer, d’un geste nonchalant, et je détache un bouton de mon chemisier. Juste un. Un tout petit geste. Presque rien. Pourtant, je le vois déglutir. Son poing se resserre légèrement sur le levier de vitesse.

— Ça va ? murmuré-je d’une voix douce, innocente en apparence.

Il tourne la tête vers moi, enfin, et cette fois, il ne fait plus semblant. Son regard effleure mon cou, la peau luisante de chaleur, l’arrondi de ma clavicule. J’attends. J’attends qu’il fasse le premier pas, qu’il ose.

Mais il hésite encore.

Alors c’est moi qui bouge la première.

Lentement, comme par accident, je laisse ma main glisser sur sa cuisse. À travers le tissu de son jean, je sens la tension sous ma paume. Il est brûlant lui aussi. Son souffle s’accélère à peine, presque imperceptiblement.

Il ne me repousse pas.

Je continue. Mes doigts tracent un chemin, une ligne invisible qui s’aventure plus haut, vers l’intérieur de sa jambe. Une caresse feutrée, juste ce qu’il faut pour qu’il comprenne où je veux en venir.

Il ferme les yeux une fraction de seconde. Je l’imagine peser le pour et le contre, chercher une raison de s’arrêter. Mais quand il rouvre les paupières, il n’y a plus de doute en lui.

Son regard brûle.

Il lâche le volant et tourne son corps vers moi. Ses doigts trouvent mon poignet, l’arrêtent un instant, non pour me repousser, mais pour me garder là, suspendue. L’attente est insupportable, délicieuse.

Puis, enfin, il bouge.

D’un mouvement brusque, il me saisit par la nuque et m’attire contre lui. Sa bouche trouve la mienne, avide, urgente. La chaleur extérieure n’est rien comparée à celle de nos corps qui se cherchent, se reconnaissent.

Je gémis contre ses lèvres en sentant ses doigts s’enfoncer dans ma peau, comme s’il avait peur que je lui échappe. Mais je n’ai aucune intention de partir.

Je veux plus.

Ma main, toujours entre nous, descend sur sa braguette. Je la devine tendue sous le jean, contrainte, impatiente.

Un murmure s’échappe de lui, rauque, lorsqu’il sent mes doigts effleurer le tissu.

Et là, dans cette voiture brûlante, au milieu d’un parking déserté, il n’y a plus de place pour l’hésitation. Je défais un à un les boutons de son jean son slip semble bien trop petit pour contenir sa queue tendue, belle, appétissante.

— ça c’est mon entrée préférée. Je vais me régaler. Et après tu m’emmène chez toi pour le plat principal. Ok ?

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et le prend dans ma bouche. Il se laisse sucer, ose même poser sa main sur ma nuque. Comme à mon habitude je suce lentement, jouant de la langue sans jamais le laisser complètement m’échapper des lèvres. Quand il se raidi j’accélère un peu pour le faire venir et avaler bien proprement son fourré délicieux. Je reste là têtes sur ses cuisses quand il démarre. Je ne sais pas où il habite, ni meme son prénom. Mais je le laisse m’emmener.

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A la piscine municipale

S’il y a bien un endroit où mes fantasmes se libèrent, c’est à la piscine municipale. L’eau a cette capacité de révéler les corps dans une honnêteté brutale. Rien à cacher, rien à feindre. Les muscles, les courbes, les tensions. Tout se dévoile sous ce tissu mince, presque inutile.

Aujourd’hui encore, je suis venue chercher bien plus que quelques longueurs. Mon maillot noir une-pièce, légèrement échancré, colle à ma peau comme une seconde nature. Même dans ce une pièce très sage il est impossible de ne pas deviner mes beau seins, et, quand je m’avance vers le bassin, je sens déjà les regards glisser sur moi. Je les laisse venir, m’effleurer, me jauger. J’aime ce pouvoir-là, cette petite domination muette.

Assise au bord du bassin, mes jambes immergées jusqu’aux genoux, je scrute. Des corps entrent et sortent de l’eau. Des gestes précis, des éclaboussures, des muscles qui se contractent. Puis mes yeux s’arrêtent sur lui.

Un homme, d’une trentaine d’années peut-être. Bronzé, le dos large, les cheveux encore humides qui laissent de petites gouttes couler sur son cou. Je remarque tout : la force tranquille de ses épaules mais aussi la manière dont il ajuste maladroitement son maillot, comme s’il était trop à l’étroit. Il n’a pas ce corps d’Apolon des nageurs de compétition mais je devine qu’il essaie de s’entretenir. Il vient sûrement une fois par semaine, parfois deux quand il en a le courage. Je souris en silence. Il ne m’a pas encore remarquée, mais ça ne tardera pas.

Je m’imagine déjà contre lui. Je le vois dans ma tête, me soulever hors de l’eau, ses mains glissant sur mes hanches ruisselantes. Je me demande si sa peau a ce goût salé que l’on trouve parfois sur les corps trop souvent exposés au soleil. Une chaleur me traverse.

Je le suis du regard alors qu’il plonge dans le bassin. Sa brasse est un peu précipitée mais efficace. Chaque mouvement pousse l’eau parfaitement symetrique, et je me surprends à visualiser ces mains ailleurs. Contre mes cuisses. Dans mes cheveux. J’ai envie de lui, là, maintenant, sans plus attendre.

Je glisse dans l’eau pour m’approcher. Je ne suis pas impatiente, pas trop rapide. La chasse demande une forme de lenteur calculée. Une fois proche de sa trajectoire, je feins l’imprévu. Un mouvement maladroit, une petite éclaboussure. Rien de trop ostentatoire. Je veux qu’il me remarque sans comprendre que c’est moi qui l’ai décidé.

Il lève les yeux vers moi en sortant la tête de l’eau. Ses pupilles sombres rencontrent les miennes, et je sais que je tiens mon entrée. Je lui souris, un sourire léger, un peu timide, celui qui dit : « Je suis accessible, mais pas pour n’importe qui. »

— Vous nagez bien, dis-je, la voix douce mais assurée.

Il s’arrête, essuie les gouttes qui perlent sur son front, un peu surpris de l’interruption. Ses lèvres s’entrouvrent, et je capte cette fraction de seconde où il hésite entre la politesse et l’intérêt.

— Merci. J’essaye de m’améliorer.

Sa voix est grave, un peu rocailleuse. Elle vibre dans l’air humide, et je me demande si elle sonnera de la même façon dans un murmure.

Je m’appuie contre le bord, m’approchant subtilement. À cette distance, il peut voir la brillance de ma peau, le contour de mes seins sous le tissu tendu par l’eau. Je sais ce qu’il regarde, je le vois dans ses yeux.

— Vous n’avez pas besoin de beaucoup d’efforts, dis-je en le fixant. Vous êtes déjà… impressionnant.

Il rit, un peu gêné. Parfait. Les hommes adorent qu’on flatte leur ego, mais ils tombent toujours dans le piège quand on y glisse un brin de sincérité.

La conversation se poursuit, légère, anodine, mais chaque mot que je choisis est un fil que je tisse autour de lui. Il m’apprend qu’il s’appelle Mathieu, qu’il vient ici presque tous les mardis pour se détendre après le travail. Il pose quelques questions en retour, mais je suis évasive. Le mystère est mon arme favorite.

Quand je fais mine de m’éloigner pour « reprendre mes longueurs », il hésite. Je le sens. Alors je me retourne et, sur un ton presque innocent, je lance :

— Peut-être qu’après la séance, vous pourriez me montrer comment vous faites cette brasse si efficace ?

C’est lui qui me rejoint cette fois. Je savais qu’il le ferait. Les hommes aiment croire qu’ils mènent la danse, alors qu’ils ne font que suivre mes pas.

Dans les vestiaires, j’ai feint de me tromper de sortie, le suivant côté garçons. Il y  avait peu de monde et je l’ai entraîné dans la cabine la plus proche juste après les douches. Je crois qu’on nous a vu mais personne n’a osé intervenir. Une fois la porte tirée ses yeux glissent sur mon corps comme un courant électrique, les mots sont inutiles, je n’en dis pas un seul.

Je l’attire contre moi, mes lèvres trouvant les siennes avec une urgence dévorante. L’odeur du chlore sur sa peau se mêle à celle, plus subtile, de son parfum. Je m’accroche à ses épaules, à sa nuque, et ses mains descendent sur mon dos, hésitent un instant, puis s’emparent de mes hanches.

C’est brutal, rapide, tout ce que j’aime. Il écarte mon maillot, sort sa queue et me pénètre. La pièce est minuscule, mais il n’y a besoin de rien d’autre. Ses mains me découvrent comme si elles s’étaient toujours attendues à ça. Mes ongles glissent sur sa peau, et chaque gémissement que je lui arrache me fait l’aimer un peu plus dans l’instant. Je le laisse me prendre debout je devine qu’il faut ralentir si je veux faire un peu durer. Alors je me dégage et m’accroupis sur le carrelage ses belles fesses dans mes mains. J’ai envie de le sucer alors pourquoi m’en priver. J’enlève mon bonnet de bain pour libérer mes chez eux et il pose sa main sur ma tête. J’avale son sexe en entier, je l’ai au fond de ma gorge. Il pourrait m’étouffer mais j’aime tellement ça ! Je suce en pressant ses fesses. J’ose un doigt dans son anus. Parfois les hommes n’aiment pas du tout, je sais la manœuvre risquée. Mais sa pression sur ma têtes enfonçant son sexe au fond de ma gorge m’ote tous mes doutes. Quand je sens a ses mains crispées dans mes cheuveux et tous ses muscles se contracter je sais qu’il est au bord je me recule un peu pour le branler, heureuse de lui offrir le spectacle d’une belle éjaculation faciale. Je m’essuie et le laisse avant qu’il n’ait le temps de dire qu’il voudrait me revoir. C’était parfait comme ça je n’en veux surtout pas plus.

Quand je sors de la piscine, mes cheveux encore humides et un sourire satisfait sur les lèvres, je sais déjà que j’ai très envie d’essayer d’autres piscines municipales. Des lieux où les eaux troubles du désir ne se tarissent jamais.

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Au téléphone

Quand le téléphone a vibré sur la table de chevet, je savais que je n’aurais pas dû répondre. Mais j’ai vu son nom s’afficher, et c’était comme un rappel brutal à la réalité que j’étais en train de fuir. Mon mari. L’homme dont j’avais accepté de porter le nom, les habitudes, les dimanches familiaux et les projets bien rangés.

Jacques m’observait depuis l’ombre de la pièce, appuyé contre le mur, un sourire indéchiffrable sur les lèvres. Il n’a rien dit quand j’ai décroché, se contentant de glisser ses mains sur mes hanches, d’une lenteur calculée, comme pour me rappeler où j’étais vraiment.

— Oui, mon amour ? ai-je dit, la voix que je réservais à mon époux. Lisse. Contrôlée.

— Tu fais quoi ?

Une question anodine. Une question piège. Je l’ai entendu tapoter sur son clavier à l’autre bout du fil, distrait, confiant.

— Je lis, j’ai menti.

Jacques a ri, sans un bruit. Ses doigts se sont faufilés sous l’élastique de ma culotte, brûlants sur ma peau, et j’ai senti une vague de panique me monter à la gorge. Pas parce que je voulais qu’il arrête, mais parce que je savais que je n’allais pas pouvoir me contenir.

Mon mari a continué à parler, quelque chose sur ses collègues, son dîner à l’hôtel. Je ne l’écoutais plus. Jacques a tiré doucement sur ma culotte, me forçant à relever légèrement les hanches pour l’aider, et je me suis mordu l’intérieur de la joue pour ne pas laisser échapper un soupir.

— Tout va bien ? m’a demandé celui sensé être l’homme de ma vie, cette fois avec un peu plus d’attention.

— Oui, bien sûr, pourquoi ?

Ma voix était légèrement rauque, et je me suis raclé la gorge. Jacques s’est agenouillé devant moi, son regard fixé sur le mien, une provocation silencieuse. Sa langue a effleuré ma peau, et j’ai dû m’appuyer sur l’oreiller pour ne pas perdre l’équilibre.

À l’autre bout de la ligne, mon époux ne remarquait rien. Il continuait de parler, ignorant que ses mots se dissolvaient dans l’air tandis que Jacques me consumait, sa langue ouvrant la corolle de mon sexe déjà moite. Je répondais par des hochements de tête inutiles, des monosyllabes mécaniques, concentrée sur une seule chose : ne pas perdre pied. Mais Jacques le savait. Il jouait avec moi, alternant douceur et intensité, comme s’il testait mes limites. Il suçait juste au bord de mes grandes lèvres. S’éloignait, le laissais parler puis plongeait sa langue juste au milieu d’une de mes phrases que je peinais à garder cohérente.

— Tu veux que je te laisse ? a demandé Frank, vaguement inquiet.

— Non, non… Raconte-moi…

C’était un défi. Un jeu cruel que je m’imposais. Sentir mon mari à l’autre bout du fil pendant qu’un autre homme me dévorait. Peut-être que je voulais être découverte. Peut-être que je voulais que mon mari entende la vérité dans mon souffle court et mes silences.

Jacques s’est redressé, sa bouche humide, et a murmuré contre mon oreille :

— Dis-lui que tu l’aimes.

J’ai fermé les yeux, mon cœur battant contre mes côtes.

— Je t’aime, ai-je soufflé à mon époux, comme une prière.

Et dans le même instant, Jacques enfonçait sa queue sans difficulté dans mon sexe brûlant.

— Oui, moi aussi je t’aime. Tu es sûre que ça va ? Mon mari était d’u coup plus attentif, comme s’il avait deviné dans le ton de ma voix que quelque chose clochait. Tu es seule ?

Je voulais raccrocher, trouvant le jeu trop dangereux. Mais Jacques ne semblait pas du même avis. Il tenait mon poignet m’imposant de garder le téléphone contre mon oreille. Dans l’autre il murmurait doucement. — Dis lui que tu aimerais que ses parent gardent votre fille pour avoir un week-end en amoureux.

— Tu sais si tes parents sont…Humm… li …bres ce …hu… week…end ? Les lents va et vient de Jacques en moi, son ventre contre le mien rendaient ma diction difficile.

— Tu es sûre que ça va ?

— Oui….oui, je …me disais juste que t’es parent pourraient venir à la maison. On partirait en week end…juste nous deux.

Jacques venait de me retourner et de s’emparer du tube de vaseline.

Si vous m’aviez sous la main, allongée nue sur le ventre. Qui voudriez vous que j’appelle au téléphone pendant que vous vous occuperiez de moi ? Répondez moi en commentaire..

 

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